La justice restaurative vient proposer une alternative à la justice punitive dont nous héritons dans les sociétés modernes. Les sociétés ancestrales sont bien plus familières de la réconciliation, notamment par le biais du Cercle, présent dans la plupart des cultures du monde (les Hawaïens, les Lakotas, en Afrique, etc).
Les peuples autochtones, comme toutes minorités, ont été victimes de lourds traumatismes liés à l’assimilation forcée qui incluait la suppression de la langue comme symbole de négation de l’identité et de la façon de penser.
Les cercles restauratifs linguistiques proposent d’ouvrir un espace de sécurité pour déposer par la parole nos « histoires de langue » comme Matyas les appellent, qui peut ouvrir la voie, avec l’outil de la CNV (Communication Non-Violente) à une réconciliation, une guérison, une libération des traumatismes liés à la langue dans nos familles, qu’elles soient présentes ou passées (coupure de la langue dans la famille par les processus d’acculturation scolaire, par la violence ou les punitions, par l’humiliation ou la délation, par l’immigration liée à des questions de survie, etc).
Nommer nos désirs liés à la langue autant que les liens parfois pleins de paradoxe ou de rejet permet de faire émerger une nouvelle manière de voir notre identité, notre lien à la culture et à la terre. Cela peut parfois avoir des résonances sur l’apprentissage ou la transmission de la langue et « empuissancer » une dynamique.