MISSION DE CONSEIL

Mise en place de stratégie de revitalisation linguistique, cercles restauratifs linguistiques, Facteur A : de la transmission en famille par les pédagogies affectives et neurosciences, Mentor-Apprentice Program (MAP)…des outils pour avancer sur la guérison, la valorisation et la reconnaissance des langues et plus largement la question des droits autochtones.

Conférences

INTERVENTIONS DANS LES ÉCOLES

Projets pédagogiques

Stratégies de revitalisation linguistique

À travers le monde, la revitalisation linguistique s’opère en silence depuis maintenant quelques décennies. Elle entraîne évidemment une résurgence des cultures traditionnelles et de leurs liens avec les territoires qui les ont fait naître. C’est une puissance portée par des femmes et des hommes qu’Anton Treuer appelle des « Language Warrior » et qui pourrait s’illustrer par le proverbe africain « un arbre qui tombe fait plus de bruit que mille pousses qui naissent ».
 
À travers les états, à travers les continents, les peuples autochtones se réapproprient leurs langues, la replace au centre de leur priorité familiale, la revalorise dans l’espace public, s’attachent à sa préservation, à sa reconnaissance et, cœur ultime de la revitalisation, la parlent à leurs enfants. Des « language nest » aux formations pour adultes, les Gallois, Māoris, Innus, Massaïs, Kayapo, Basques, Mapuche, Ecossais, Ni’isga, Ojibwe, Kanak, Paresi, etc, savent qu’afin de ne pas assister à la mort de nos langues, la transmission parents-enfants au sein du foyer est une condition pour que nos enfants eux-mêmes aient envie de transmettre à leurs enfants. 
Alors comment faire ? Quelles stratégies au cours de quelles étapes peuvent nous aider à remettre sur des rails une pratique quotidienne et bien vivante de nos langues ? Comment reconnaître les obstacles pour pouvoir les dépasser ? Comment faire pour faciliter la locution avec nos enfants (ou avec « des » enfants) en s’appuyant sur les matières à notre disposition aujourd’hui ?
 
Dans son livre « Parler breton à ses enfants, c’est facile ! » (à paraître), Matyas propose des outils vécus, lus et récoltés pour apprendre la langue, trouver les espaces pour la pratiquer, développer un lien autour de la langue avec son enfant, valoriser la langue grâce à des outils qui développent de Facteur A, intégrer des pédagogies positives et bienveillantes dans son foyer.
Nous avons besoin de tous les locuteurs bretons pour que nos enfants grandissent bi-multilingue dans une vision d’avenir connectée à nos racines pour nous déployer dans un monde fraternel, de partage et d’entraide.
 
Les peuples autochtones ou minoritaires sont bel et bien aujourd’hui dans une démarche de reconquête de leurs droits d’expression qui pourrait bien montrer, par leur étroite connexion avec la terre, une voie pour l’humanité d’aujourd’hui, de plus en plus déracinée.
 
Parents, familles, organismes de formation, milieux scolaires, institutions publiques, éditeurs bretons, associations proposant de l’immersion ou des stages en tout genre, les stratégies imaginées, récoltées et proposées par Matyas peuvent venir appuyer la compréhension de la revitalisation dans le monde pour une application locale concrète (conférence, projet pédagogique, mise en place de stratégies, coaching, etc.)

Facteur A : Pédagogie positive et ancestrale & neurosciences affectives

Les peuples ancestraux ont toujours utilisé des savoirs-faire éducatifs mis en valeur récemment avec le succès du livre « Chasseur, cueilleur, parent » (Michaeleen Doucleff).
 
Le développement actuel des expérimentations au sein d’écoles (Caroline Sost, Céline Alvarez), validés par les neurosciences affectives (Isabelle Filliozat, Catherine Gueguen) proposent des outils incroyables pour mieux comprendre et ensuite appliquer concrètement des outils éducatifs qui peuvent ouvrir à d’autres façons de voir l’enfance et vivre en famille.
Dans l’Histoire, c’est le monde de l’enfance qui a été violenté chez les peuples autochtones pour des questions d’acculturation. Les vols d’enfants en Australie, les pensionnats aux États-Unis ou les « missing women » au Canada en sont les exemples les plus effrayants. En Bretagne aussi nos ancêtres ont vécu des traumatismes importants de persécution linguistique qui ont touché à l’expression de qui ils étaient, à leurs valeurs culturelles, à leurs façons de voir le monde et, non des moindres, leur environnement direct, c’est-à-dire leur lien étroit avec la Terre (encouragement chez les jeunes enfants de la délation, humiliations en public, violences psychologiques et physiques, justices punitives maltraitantes, etc…).
C’est donc à l’endroit de l’enfance qu’il faut réparer, remettre du lien, savoir communiquer pour retrouver une équation Affective, Artistique et Amusante dans le développement de la langue bretonne (ou toutes autres langues autochtones et minoritaires) au sein même de votre famille.
 
Matyas propose une sensibilisation aux pédagogies et expérimentations actuelles sus-citées (Isabelle, Filliozat, Céline Alvarez, Caroline Sost, etc…) ainsi qu’une ouverture au bi-multilinguisme tel que validés aujourd’hui par les neurosciences (Christophe Pallier, Stanislas Dehaene, etc…) et/ou l’expérimentation (Barbara Abdelilah-Bauer, Ranka Bijeljac-Babic, Joan Koenig, etc…), ainsi qu’à sa propre expérience dans sa famille multilingue ou encore dans les familles multilingues sámies en arctique dans lesquelles il a vécu ainsi qu’à travers de nombreux entretiens qu’il a mené sur ces sujets en tant que journaliste-reporter.

Cercles restauratifs linguistiques

La justice restaurative vient proposer une alternative à la justice punitive dont nous héritons dans les sociétés modernes. Les sociétés ancestrales sont bien plus familières de la réconciliation, notamment par le biais du Cercle, présent dans la plupart des cultures du monde (les Hawaïens, les Lakotas, en Afrique, etc).

Les peuples autochtones, comme toutes minorités, ont été victimes de lourds traumatismes liés à l’assimilation forcée qui incluait la suppression de la langue comme symbole de négation de l’identité et de la façon de penser.

Les cercles restauratifs linguistiques proposent d’ouvrir un espace de sécurité pour déposer par la parole nos « histoires de langue » comme Matyas les appellent, qui peut ouvrir la voie, avec l’outil de la CNV (Communication Non-Violente) à une réconciliation, une guérison, une libération des traumatismes liés à la langue dans nos familles, qu’elles soient présentes ou passées (coupure de la langue dans la famille par les processus d’acculturation scolaire, par la violence ou les punitions, par l’humiliation ou la délation, par l’immigration liée à des questions de survie, etc).

Nommer nos désirs liés à la langue autant que les liens parfois pleins de paradoxe ou de rejet permet de faire émerger une nouvelle manière de voir notre identité, notre lien à la culture et à la terre. Cela peut parfois avoir des résonances sur l’apprentissage ou la transmission de la langue et « empuissancer » une dynamique.  

Matyas travaille avec l’association Déclic CNV & Education et François Cribier qui forme dans toute la France des parents, enseignants ou professionnels de l’éducation à la CNV ainsi qu’aux Systèmes et Cercles Restauratifs, concept développé par Dominic Barter, depuis les années 1990 par des projets pilotes de Justice Restaurative du Ministère de la Justice brésilienne.

Mentor-Apprentice Program (MAP)

Le programme Mentor-Apprenti est une stratégie utilisée dans la revitalisation linguistique, en connectant les apprenants d’une langue avec des locuteurs qui parlent couramment (ou locuteurs natifs) afin de créer un contexte de « mini-immersion orale » à travers des activités quotidiennes, des pratiques culturelles et reposant sur un engagement fort des deux parties.
 
Le programme est développé par Leanne Hinton en 1992, en collaboration avec le Native California Network et son comité subsidiaire, les Advocates for Indigenous California Language Survival. 
 
Le concept a été largement utilisé en Amérique du Nord, au Canada, à Hawai’i, en Nouvelle-Zélande et en Scandinavie, sous des formats différents, mais toujours avec un très grand succès.
Matyas propose différentes formes de MAP qui pourraient être développées en Bretagne afin de favoriser encore plus l’apprentissage du breton en vue d’une transmission en famille autant qu’une reconnexion intergénérationnelle.
Le MAP permet l’apprentissage de la langue par la pratique dans un contexte quotidien et favorise le renforcement de l’expression orale, de l’accent, des expressions, de la transmission des savoirs-être et savoirs-faire dans un lien intergénérationnel. Il est une des clés de voûte indéniable pour les apprenants de la langue, qu’ils soient futurs parents, jeunes enfants, adolescents ou pour des raisons de débouchés professionnelles.